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Pas de vocation, c’est grave docteur ?

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PAS DE VOCATION, C’EST GRAVE DOCTEUR ?

Tout le monde n’a pas eu une révélation à 8 ans et demi…

Avoir de multiples centres d’intérêts n’est pas une maladie, mais dans notre monde qui valorise énormément l’idée de vocation, c’est parfois un peu lourd à porter.

Vocation.

“Nom féminin. Destination d’un être, ce vers quoi sa nature ou le destin semblent l’appeler”.
Cela fait rêver ce mystérieux appel du destin, n’est-ce pas ? Mais vous, personne n’est venu frapper à votre porte pour vous indiquer votre destinée. Too bad. Ce n’est pas que rien ne vous intéresse, au contraire, c’est plutôt que TROP de choses vous intéressent…

Vous voudriez étudier la Grèce antique et la mécanique des fluides tout en apprenant à coder et à tricoter ? Alors, vous êtes peut-être un multipotentialiste. Multi-quoi ? Cette vidéo (en VOST) d’une conférence TED donnée par Emilie Wapnick devrait sûrement éclairer votre lanterne et vous mettre du baume au coeur.

Elle raconte son expérience personnelle de jeune femme qui se passionne pour un sujet, gagne rapidement en compétences avant de s’en désintéresser, puis de s’emballer à nouveau pour un autre thème, bis repetitam. Une véritable source d’angoisse pour elle : “est-ce que j’ai un problème ?” et surtout “qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire comme boulot ?” Elle a fini par comprendre qu’elle n’était pas seule dans ce cas et surtout, qu’elle n’avait pas de problème : elle n’est juste pas câblée comme tout le monde, dans une société qui valorise beaucoup l’idée de destinée ou d’une véritable vocation.

Les Super-pouvoirs des multipotentialistes

Pour Emilie Wapnick, loin de partir avec un handicap dans le monde du travail, les multipotentialistes ont en fait des super-pouvoirs. Et certains ont même connu un sacré succès. Prenez Léonard de Vinci par exemple : il a été inventeur, peintre, botaniste, architecte, écrivain et j’en oublie.

Premier super-pouvoir :

La synthèse des idées. Grâce à leurs multiples centres d’intérêts, les multipotentialistes peuvent facilement combiner plusieurs concepts ou disciplines pour créer quelque chose de complètement nouveau, car l’innovation se trouve souvent aux intersections. Et là, il suffit de penser à Elon Musk… Personne ne se risquerait à lui reprocher de s’être dispersé en bossant à la fois sur des lanceurs de satellites et des voitures électriques.

Deuxième super-pouvoir :

L’apprentissage rapide. Quand on a appris successivement à parler allemand, jouer de la guitare, et diagonaliser des matrices, on peut a priori apprendre à peu près n’importe quoi rapidement en s’en donnant les moyens. En bonus, on a moins peur d’essayer des choses nouvelles et puis on ne repart pas de zéro à chaque fois, car de nombreuses compétences sont transférables d’un domaine à un autre.

Enfin, les multipotentialistes peuvent se réjouir de leur adaptabilité. Ils sont flexibles et adorent le changement. Autant dire que c’est un peu LA compétence à maîtriser pour réussir au XXIème siècle avec un monde économique qui change à toute allure.

Reste maintenant à trouver une organisation où vous allez pouvoir exercer ces multiples talents et qui vous laissera suffisamment de latitudes pour suivre vos centres d’intérêts. Et si jamais, vous ne trouvez pas, vous pouvez aussi être freelances et bosser sur plusieurs projets différents en même temps, voire même avoir plusieurs métiers comme les “slashers”.


L’ère des Slashers

Ce terme, popularisé par l’Américaine Marci Alboher dans son livre One person, multiple careers (2007), désignent les personnes qui mènent de front plusieurs activités professionnelles, souvent par choix. Il vient du mot “slash” et fait référence à ceux qui alignent sur leur carte de visite plusieurs intitulés de jobs séparés avec des barres obliques.

 21% des moins de 30 ans ont plus d’une activité professionnelle

Près de dix ans plus tard, le concept commence vraiment à se banaliser en France. La preuve : 16% des actifs sont concernés par la multi-activité, soit plus de 4 millions de slashers français, selon une étude menée par le Salon des micro-entreprises. Les jeunes sont même encore plus nombreux à faire ce choix : 21% des actifs de moins de 30 ans seraient des slashers. De quoi voir naître de plus en plus de graphiste/traiteur à domicile ou de DJ/coursier à vélo. Même s’il faudra sans doute repenser notre modèle de protection sociale pour que les slashers ne souffrent pas de la précarité.

Source : Les Echos

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